Un service-client via Twitter qui est broken, câest un service-client qui est broken đ€š đĄ đ€Ź
Je suis toujours frustrĂ© lorsque jâinteragis avec une marque via Twitter.
En gĂ©nĂ©ral câest pour faire remonter un problĂšme que jâai avec le service. Câest le canal qui est pour moi, le client, le plus appropriĂ©. Mon rĂ©flexe est de toujours dire ça via Twitter.
Ce qui me choque, est quâĂ chaque fois, la rĂ©ponse nâest pas appropriĂ©e Ă la question que je pose, comme si la personne qui a produit la rĂ©ponse, nâavait pas lu la demande.
Bien souvent il semble que les messages sont de purs messages automatiques, prĂ©-Ă©crit. Le pire câest quand la rĂ©ponse du service client, ne rĂ©pond pas Ă la question, et demande Ă continuer la discussion via DM.
âMais ai-je envie de vous suivre sur Twitter Ă lâinstant oĂč jâai un problĂšme ?â
Surement que non, donc vous me demandez quelque chose qui vous arrange, avant mĂȘme dâavoir montrĂ© une rĂ©elle envie de mâaider. En quelque sorte je dois faire une action dans votre sens, avant mĂȘme que vous ne daigniez faire lâeffort de me mettre Ă lâaise. La logique voudrait que ce soit le contraire ? Le message que je vous envoie montre un problĂšme, potentiellement un dĂ©but de perte de confiance en votre marque et service, ne serait-ce pas plus appropriĂ© dâavoir une attitude dĂ©solĂ©e, sur mesure et rapide. Qui dĂšs les premiĂšres secondes dâinteractions, souhaite montrer tout son envie dâaider et dâĂ©viter toutes frustrations supplĂ©mentaires Ă la personne qui se plaint ? Câest du bon sens il me semble ?
Ce dernier point est crucial, car il montre une mentalitĂ© qui nâest pas orientĂ©e Ă 100% pour aider le client, car le parcours est dĂšs les premiĂšres secondes mal conçu, avec de la friction (mĂȘme au minimum) et une ergonomie qui avant tout arrange la marque et le service client, et pas le client. Câest commencer la relation de la plus mauvaise des façons.
Est-ce le cÎté place publique qui vous gÚne ?
Si les rĂ©ponses du service-client ne sont pas appropriĂ©es sur Twitter, câest que les services clients sont gĂȘnĂ©s par le fait que tout le monde peut lire leur rĂ©ponse, et surtout que leurs failles soient exposĂ©es devant tout le monde.
âUn petit DM pour cacher la situationâ
Le service client semble ĂȘtre pris de panique, parce-que un client dit publiquement âjâai un problĂšme, jâai besoin dâaideâ, alors quâil devrait ĂȘtre super excitĂ©, car il a une mission dâune grande importance Ă rĂ©aliser.
Et pourtant rĂ©gler un problĂšme sur la place publique, montre Ă vos clients existants et aux autres potentiels clients, que vous faites votre maximum et donc âthat you truly careâ. Pourquoi vouloir Ă tout prix Ă©viter la discussion sur un feed Twitter en public ? Cela est un vrai avantage. Pourquoi vouloir cacher quelque chose et rapidement passer en mode discussion privĂ©e ?
Clairement cela montre une gĂȘne de la marque. Il nây a pas dâautre interprĂ©tation Ă avoir. La marque nâaime pas la place publique pour rĂ©gler les problĂšmes de ses clients. Pourquoi la marque est-elle gĂȘnĂ©e ? Car la vraie question est lĂ , pourquoi la marque nâest pas Ă lâaise pour sâexposer ? A-t-elle quelque chose Ă cacher ? Veut-elle Ă©touffer lâaffaire, car embarrassĂ©, et donc passer en mode discussion privĂ©e ? Veut-elle Ă©viter que soient exposĂ©es ses erreurs Ă son public ? Veut-elle Ă©viter que son organisation soit au courant des problĂšmes rencontrĂ©s par le public (investisseurs, dirigeants, actionnairesâŠ) ? Ou que les problĂšmes soient repris par les mĂ©dias, ou dâautres personnes (concurrence), car en accĂšs pour tous ?
Quoiquâil arrive cette sĂ©rie de questions montre que le service-client ne met pas au centre le client, car il est organisĂ© autour des intĂ©rĂȘts dâautres stockholders que celui du client. Donc le client nâest pas central dans la conception du service client, il vient en second, dâautres objectifs guident la construction dâun service client.
Tobi Lutke (CEO de Shopify) : âIl est trĂšs facile dâĂȘtre perdu entre les diffĂ©rentes parties prenantes pour lesquelles vous construisez quelque chose, et donc de se retrouver dans la situation, oĂč vous devez optimiser votre organisation contre lâintĂ©rĂȘt de votre propre clientĂšle.â
Est-ce la marque qui dâadapte ou le client ?
Moi jâaime Twitter pour ce genre dâexercice, car lorsque jâai une frustration en tant que client, jâaime immĂ©diatement rĂ©gler le problĂšme, et Twitter est la seule option, la plus rapide et la seule qui viable, car :
- On ne peut pas vous téléphoner directement
- Vos chatbot ne sont jamais réactifs et qui sont souvent hors sujet
- Trouver votre email sur votre site est compliqué
Une conversation via email au travers dâun outil de ticketing, ce nâest pas non plus appropriĂ©e. Les rĂ©ponses Ă la Zendesk, avec un feed dâemails, polluĂ© par toutes les conversations et les rĂ©ponses automatiques en cascade, cela nâest pas Ă©lĂ©gant, et on galĂšre Ă retrouver la conversation, trop de frictions au niveau ergonomie đ.
Donc Twitter est la meilleure des plateformes du service-client. Il est le meilleur en matiĂšre de rĂ©activitĂ©. Si la marque ne rĂ©pond pas, elle exprime Ă tout le monde : âwe donât careâ. Donc pour Ă©viter cela, les marques sont rĂ©actives (et le font mal). Ce qui rend Twitter, lâoutil âby designâ, le plus rĂ©actif en terme de service-client. Ăgalement la limitation de la parole, oblige Ă aller droit au but dans la description du problĂšme et expliquer la solution. De nouveau un design essentiel pour une conversation dâurgence.
âCe sont des emmerdeurs ces clients qui passent par Twitter !â
Jâimagine Ă chaque fois la rĂ©action du service service-client, lorsque pop un message Twitter : âHey jâai un problĂšmeâŠ! đ€š đĄ đ€Ź â
Oui jâaime passer par Twitter, et alors ? Ne suis-je pas le client ? Si cela me correspond, vous devez vous adapter. Si vous nây arrivez pas, ce nâest pas au client de le faire. Une marque a peut-ĂȘtre des canaux favoris, mais que puis-je y faire, si ce nâest pas les canaux choisis par les clients. Câest Ă la marque de sâadapter si leur scĂ©nario idĂ©al ne fonctionne pas. Cela dĂ©note que vous nâavez pas le bon mindset, si vous avez cette rĂ©action.
La transparence que propose Twitter, peut-ĂȘtre utile pour les autres clients (et aussi collaborateurs), donc pas besoin de se rĂ©pĂ©ter, ou de galĂ©rer pour chercher une solution dans le knowledge management. De plus, un commentaire en public est plus marquant pour la mĂ©moire, donc crĂ©ee des raccourcis dans le cerveau pour retrouver une info, meilleur que Google ou Algolia đ.
Tout peut se discuter sur la place publique. Ce qui est privé au niveau donnés, carte bancaire ou autre, se fait via DM, mais la plupart du temps pas besoin de DM.
âLe client sâen fout du DM, et de la mĂ©thode utilisĂ©e, il veut une rĂ©ponse.â
Le process tue le service-client đšâđŒđŽââ ïž
Je suis peut-ĂȘtre totalement biaisĂ©, mais je vois le sujet avec un angle particulier, provenant des premiĂšres annĂ©es de mon parcours professionnel. Jâai Ă©tĂ© spĂ©cialiste de la relation client en hĂŽtel de luxe.
Le must du service-client
Dans les hĂŽtels 5 Ă©toiles, on nâa pas de process, mais des routines. On crĂ©e des habitudes et on est guidĂ© par des standards. Lâimportant câest de tout donner pour le client. On sâadapte Ă la situation et on y rĂ©pond le plus rapidement possible.
Dans ces hĂŽtels on fait des bourdes tous les jours. La valeur dâun hĂŽtel câest de dĂ©livrer Ă 100% ce quây a Ă©tĂ© promis, mais on ne promet pas de le faire sans bug, on est sĂ»r de toute maniĂšre dâavoir une alternative de mĂȘme valeur. Un bug nâest pas grave, tant quâil est rĂ©solu immĂ©diatement.
On nâa pas de scĂ©nario, on monte sur scĂšne et on se prĂ©pare pour les urgences. On est des pompiers crĂ©atifs au sang-froid et Ă lâoptimisme sans failles.
La beautĂ© câest que ça ne coĂ»te pas plus cher. Oui ĂA NE COĂTE PAS CHER ! Le mĂȘme nombre de personnels par client (et m2) que dans dâautres hĂŽtels de trĂšs bonne qualitĂ©.
Retour au process
Un process prend 30% de lâĂ©nergie du cerveau, pour sâassurer que lâon ne fait pas dâerreur dans le process. Donc on nâest pas concentrĂ© Ă 100% sur le client et la complexitĂ© de sa demande. Un process est lĂ pour trouver une solution Ă un problĂšme impossible Ă rĂ©soudre ou faire les choses 10 fois mieux quâavant. En dehors de ces deux cas, pas besoin de process.
Lâerreur de beaucoup de startup est de construire une Ă©quipe de service-client en commençant par un process. Trouver quelques talents sympathiques et espĂ©rer pour le mieux. La construction dâun service-client commence par une culture forte. Des valeurs claires. Donc un systĂšme de dĂ©cision efficace, que tout le monde peut sâapproprier.
Bien souvent les process facilitent le travail du manager, mais pas du collaborateur et donc le client en fin de chaĂźne.
Un process casse la bonne intention. Seul lâintention compte lorsquâon interagi avec un client qui a un problĂšme, car elle se voit, elle se sent. Si on a lâintention de bien faire, mĂȘme si on nâarrive pas Ă rĂ©pondre au problĂšme du client, on gagne tout de mĂȘme le coeur du client đ„°.
Je vais vous donner un secret qui nâest pas encore utilisĂ© au sein des meilleurs startups đ€« :
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